Film culte du cinéma français, Les Tontons Flingueurs (1963) continue de marquer les esprits, notamment grâce aux dialogues ciselés de Michel Audiard et à la mise en scène percutante de Georges Lautner. Mais au-delà de son humour et de son intrigue de gangsters, ce film est aussi une véritable vitrine du parc automobile des années 60.
Loin d’être de simples accessoires, les voitures jouent un rôle essentiel, symbolisant le statut social, la personnalité et parfois même le destin des personnages. À travers une sélection précise de modèles, le film renforce son ambiance et met en lumière les différentes strates du crime et de la bourgeoisie.
Décryptage de ces icônes automobiles, qui méritent elles aussi leur place dans la légende.
Peugeot 403 de Fernand Naudin : l’efficacité sans fioritures
Fernand Naudin, joué par Lino Ventura, est un gangster repenti, tiré de sa retraite pour reprendre l’affaire d’un vieil ami. Son véhicule principal dans le film est une Peugeot 403, un choix révélateur.
- Pourquoi une Peugeot 403 ?
Dessinée par Pininfarina, la 404 était prisée des notables et des professions libérales. Contrairement aux berlines luxueuses des truands classiques, la 403 est une voiture solide, fiable et discrète. Elle correspond à l’image que Fernand veut projeter : un homme de principes, pragmatique et efficace, qui n’a pas besoin d’artifices pour asseoir son autorité. - Un véhicule en décalage avec son milieu
Tandis que d’autres criminels roulent dans des voitures tape-à-l’œil, Fernand conserve une approche plus sobre. Cela illustre son détachement vis-à-vis du milieu du crime, mais aussi une lucidité face aux pièges du pouvoir et de la flamboyance. - La 403, un clin d’œil au cinéma français
Icône des années 60, la 403 fut aussi la voiture de Columbo, autre personnage à l’apparence modeste mais redoutablement intelligent. Le choix du modèle accentue donc la ruse et la robustesse de Fernand face aux brutes du film.
Simca Vedette de Raoul Volfoni : l’illusion du gangster flamboyant
Raoul Volfoni (Bernard Blier) est le petit malfrat ambitieux et grande gueule du film. Contrairement à Fernand, qui joue la carte de la prudence, Raoul veut briller et imposer le respect. Son véhicule, une Simca Vedette, est un symbole criant de cette attitude.

- Une voiture de notable pour un truand de second rang
Produite en France mais d’influence américaine, la Simca Vedette était souvent associée aux figures d’autorité ou aux truands cherchant à imposer leur stature. Ses chromes et son look inspiré des grosses berlines US lui confèrent une prestance indéniable. La Simca Vedette est une berline élégante, adoptée par la bourgeoisie et les patrons d’entreprise de l’époque. Raoul la choisit pour se donner une prestance, mais son comportement outrancier trahit son manque de véritable stature. Il veut en imposer, mais son impulsivité le rend risible. - L’exagération du style : un piège narratif
Là où Fernand choisit la discrétion avec la 403, Raoul veut une voiture qui le fait remarquer. Ce choix est révélateur d’un décalage entre son ambition et sa réalité, renforcé par son incompétence stratégique tout au long du film. - Une voiture en fin de parcours
À l’époque du film, la Vedette est déjà un modèle vieillissant. Cela renforce l’image d’un gangster en bout de course, qui appartient plus à une époque révolue qu’à la modernité du crime organisé.
La Buick Super Eight des tueurs : L’arme du crime sur roues
Dès son arrivée chez Tomate, Fernand est la cible d’une tentative d’assassinat. Les tueurs l’attendent embusqués dans une Buick Super Eight, véhicule aussi intimidant que ceux qui la conduisent.
- Une voiture qui a « la gueule de l’emploi »
Avec son gabarit imposant, sa large calandre et son moteur V8, la Buick Super Eight incarne la puissance et la menace. Ce genre de voiture était souvent utilisé par des figures du crime dans le cinéma américain des années 40 et 50. - Un symbole du crime d’un autre temps
Déjà dépassée en 1963, cette Buick représente un crime organisé à l’ancienne, en opposition avec l’évolution du milieu et la modernité que Fernand veut imposer dans sa gestion des affaires.
Une présence inquiétante, qui ajoute une tension dramatique immédiate dès qu’elle apparaît à l’écran.

Les hommes de main et leurs voitures anonymes : outils du crime
Dans Les Tontons Flingueurs, les voitures des antagonistes sont à l’image de leur rôle dans l’intrigue : interchangeables, anonymes, efficaces. Ces véhicules, souvent des Fiat 1300 ou des Peugeot 203, sont des voitures de fonction :
- Pourquoi ces modèles ?
La Fiat 1300 et la Peugeot 203 sont des véhicules répandus et accessibles dans les années 60, prisés par les petits voyous et les exécutants du milieu. Elles ne trahissent pas leurs propriétaires et permettent une discrétion parfaite, à l’inverse des berlines tape-à-l’œil des chefs de bande. - Le symbole de la menace diffuse
Ces voitures surgissent régulièrement dans le film, toujours occupées par des hommes différents mais servant la même cause. Leur anonymat les rend d’autant plus inquiétantes, car elles ne permettent pas d’identifier une menace précise, mais plutôt une pression constante qui pèse sur Fernand.
Le choix automobile, un reflet de la hiérarchie du crime
Dans Les Tontons Flingueurs, chaque voiture est un marqueur social et narratif, reflétant non seulement la personnalité de son propriétaire mais aussi sa place dans l’échelle du crime. Loin d’être de simples moyens de transport, ces véhicules définissent le statut, l’ambition et les méthodes de leurs conducteurs.
- Fernand Naudin et sa Peugeot 404 : la sobriété de l’homme d’honneur
Ancien truand reconverti en notable, Fernand rejette l’ostentation et privilégie une voiture robuste et fiable. Sa Peugeot 404, élégante mais sans excès, symbolise son pragmatisme et sa volonté de rester maître de la situation. Elle marque aussi sa différence avec les gangsters plus bruyants qui l’entourent. - Raoul Volfoni et sa Simca Vedette : l’illusion du gangster flamboyant
Raoul cherche à imposer son autorité, mais son véhicule trahit son manque de stature. Avec sa Simca Vedette, clinquante et inspirée des berlines américaines, il veut se donner l’image d’un caïd sans en avoir l’étoffe. Son besoin d’affirmer son statut contraste avec Fernand, qui n’a pas besoin d’artifices pour imposer le respect. - Les hommes de main et leurs voitures anonymes : l’exécutant interchangeable
Là où les figures du crime affichent leurs ambitions par leurs voitures, les hommes de main restent dans l’ombre, au volant de Fiat 1300 ou Peugeot 203. Des véhicules ordinaires, sans identité propre, qui traduisent leur rôle secondaire et leur fonction d’exécutants remplaçables. - Les tueurs en Buick Super Eight : une menace d’un autre temps
Véritable caricature de la voiture du méchant, la Buick Super Eight des tueurs incarne la force brute et l’intimidation. À l’époque du film, ce modèle est déjà dépassé, suggérant un crime vieillissant et archaïque, qui s’accroche à des méthodes révolues.
L’utilisation de ces voitures n’est donc pas anodine : elle structure la hiérarchie du crime et traduit les ambitions, les illusions et les réalités du milieu. Chaque véhicule est une signature visuelle, enrichissant la narration en donnant une psychologie et une profondeur à chaque personnage.
Conclusion : quand les voitures racontent une histoire… et leurs plaques aussi !
Dans Les Tontons Flingueurs, chaque voiture est un prolongement du personnage qui la conduit. Voiture de collection, collector des années 60… Georges Lautner et Michel Audiard ont utilisé ces véhicules comme des marqueurs sociaux et narratifs, rendant l’univers du film encore plus crédible et immersif.
Mais au-delà des modèles eux-mêmes, qu’est-ce qui attire le regard en premier sur une voiture ? Sa plaque d’immatriculation. Que ce soit dans un film ou dans la vraie vie, une plaque peut affirmer un style, marquer une époque et même donner du caractère à un véhicule.
Chez Plaques24.fr, nous l’avons bien compris. Que vous souhaitiez une plaque classique, plaque à eurobande noire, une finition 3D élégante ou une plaque à l’image de votre région, nous vous offrons le choix de personnaliser votre véhicule pour avoir une plaque qui vous ressemble.
Parce qu’après tout, qu’est-ce qu’une voiture sans sa plaque ? Juste un acteur sans costume.